
Utiliser les cours en ligne au Gabon pour parer à l’année COVID-19
En Mars 2015 à VancouverDC, Bill Gates, le milliardaire et philanthrope présentait un TED TALK au cours duquel il attirait l’attention sur une menace que courait le monde. Il ne parlait ni de guerre nucléaire ni de pétrole, ni de religion ni de numérique mais de virus. Il indiquait clairement, en se basant sur ebola et d’autres épidémies du passé que nous ne sommes pas prêts pour affronter une telle pendémie à l’échelle mondiale. Même si ce dernier à montrer des pistes pour commencer à s’y préparer, il n’a pas visiblement été très écouté. On voit le résultat dans la façon dont ce phénomène fait rage aujourd’hui aux quatre coins du monde.
Le Gabon, comme la sous-région Afrique centrale, n’est pas épargné, il nous a tous poussé au confinement. Ce qui nous conduit à la recherche d’autres moyens de réalité faire nos activités
quotidiennes. L’une des plus sensibles étant l’éducation, les réflexions et les propositions sur le sujet
n’ont pas tardé.
Cet article se veut une contribution à cet ensemble issue des observations et de la pratique de son rédacteur.
Quelles sont les moyens dont dispose le pays pour une telle situation ?
Qu’est ce que les LMS pour les cours en ligne ?
Quelles sont les choses que nous devons compléter pour faciliter cette façon d’apprendre ?
Le souci des moyens : un gros casse-tête qui ne laisse personne indifférent
Aujourd’hui que les cours en ligne semblent s’imposer à nous, comme seule option, si nous ne voulons pas que nos apprenants fassent une année blanche. La question des contraintes occupe l’esprit des décideurs et la majeure partie des populations dans les bidonvilles ne pensent même pas. Pour beaucoup ce n’est pas faisable pour les « enfants de quartiers pauvres » qui n’ont pas d’ordinateur ou smartphone, pas d’internet, et même pas d’électricité de fois. Mais une année perdue c’est un autre poids économique pour tout le pays et l’éviter serait à l’avantage de tous.
Nous avons une des meilleures infrastructures de l’Afrique et le taux de pénétration d’internet est supérieur à 60% de la population. Hors, les personnes âgées (plus de 65 ans et souvent retraitées) et les moins de 14 ans (souvent accompagnés par les parent) font 40% environ de la population. Ce qui veut dire que la pénétration d’internet qui est de 62 % pourrait bénéficier en effet à plus soit entre 70 et 80 %.
Par exemple, en confinement, un parent avec un smartphone et ses 3 enfants à moins de 14 ans peut recevoir les cours et les exercices pour ces derniers sur le même terminal. Il ne se posera pas de problème à priori. Ce qui augmente le nombre de personne connectées indirectement de 3. D’après l’ARCEP, le Gabon compterait 3 millions de smartphones connectés pour une population de 2 millions. Le problème restera la connexion et les habiletés numérique pour utiliser les terminaux.
Il est vrai qu’une partie non négligeable de la population sera en reste mais il faudra trouver de solution pour celle-ci. Rappelons ici que les cours par correspondance existent depuis le début des années 1900.
Les différentes possibilités pour les cours
Certaines plateformes de cours en ligne ont déjà commencé à voir le jour dans l’écosystème tandis que certaines qui existait déjà sont devenu encore plus populaire. Bien qu’on ne puisse pas se féliciter encore, ces initiatives de visionnaire doivent être salué.
Pour les développeurs, les enseignants et autres formateurs qui cherchent des outils rapides à mettre en place pour continuer les cours avec les enseignants, les Learning Management System (LMS) sont un meilleur moyen.
Qu’est-ce que c’est un LMS ?
C’est une application web, qui permet de créer, gérer et partager des cours en ligne.
Par créer, on entend la mise en ligne des cours, plus les présentions et webinaire dans certains cas, en suivant une certaine norme.
La gestion comprend l’organisation des classes en fonction des modules de la leçon ou du thème. Ça concerne aussi les publications pour la classe virtuelle et les discussions autour des sujets et des leçons.
Le partage concerne les fichiers sous les différents formats pour les exercices, la documentation et autre.
La bonne nouvelle pour les LMS c’est qu’il y en a qui sont aussi OpenSource comme Open Edx (de Harvard et du MIT), Canvas, OpenClassroom (Google) pour ne citer que ceux-là. Donc vous n’aurez pas à payer pour les utiliser pour vous et, vos étudiants, élèves et autres apprenants. Pour les développeurs c’est l’occasion de faire une adaptation comme on le souhaite à nos réalités si cela est nécessaire bien entendu.
Les plateformes propriétaires (payantes) pour réaliser les cours en ligne sont également nombreuses et on compte parmi elles comme Edmodo, CERTPOINT System Inc, Global Schoolar pour ne citer que celles – là. Mais un autre problème se pose et c’est celui des connaissances et compétences numériques pour utiliser ces plateformes.
Les préparations à faire pour les cours en ligne !
Lorsqu’on parle de connaissance et compétence numériques nécessaires pour être autonome dans le monde d’aujourd’hui, c’est pour ces situations-là. Et ça n’a rien à voir avec le fait de savoir envoyer un mail, des WhatsApp, de partager quelques images sur Facebook. Si c’était le cas, les Nations Unies (UN), la Banque Mondiale (BM), Google, Microsoft, GSMA ou Internet Society n’en parlerait
pas si souvent. Eux et d’autres institutions ne créeraient pas des programmes de formations autour de la question pour les pays développés comme ceux en développement.
Ce que certains appellent habiletés numériques c’est un tout, complexe à définir mais nécessaire à avoir. Les géants de la tech et les organisations comme la BM et l’UN, sont d’accord sur ces points. Ils restent une bonne base dans le monde numérique dont enfants comme parents et même professionnels ont besoin.
Savoir comment utiliser les cours en ligne et le travail collaboratif fait partie des bases aujourd’hui pour le numérique.
CONCLUSION
Les cours en ligne dans un pays comme le notre ne devrait pas être difficile aujourd’hui. Nous possédons le minimum pour réaliser cela. Seulement, les contraintes et les difficultés de certains doivent être pris en compte afin de proposer des solutions adaptées. C’est donc le moment de tous s’y mettre pour aider ces derniers à les réaliser.
Il faut peut-être souligner que les développeurs devraient eux aussi penser à travailler ensemble pour adapter les plateformes Opensource s’il le faut.
La grande question reste la suivante. Ayant les infrastructures et les compétences (même s’il restera à former certains vite), avons-nous les moyens d’aider chaque famille à avoir la connexion et les terminaux pour ceux qui n’en n’ont pas, le temps qu’il le faut ?